lundi 12 septembre 2016

Dans le jardin de l'ogre - Leïla Slimani

Résumé :
«Une semaine qu'elle tient. Une semaine qu'elle n'a pas cédé. Adèle a été sage. En quatre jours, elle a couru trente-deux kilomètres. Elle est allée de Pigalle aux Champs-Élysées, du musée d'Orsay à Bercy. Elle a couru le matin sur les quais déserts. La nuit, sur le boulevard Rochechouart et la place de Clichy. Elle n'a pas bu d'alcool et elle s'est couchée tôt.
Mais cette nuit, elle en a rêvé et n'a pas pu se rendormir. Un rêve moite, interminable, qui s'est introduit en elle comme un souffle d'air chaud. Adèle ne peut plus penser qu'à ça. Elle se lève, boit un café très fort dans la maison endormie. Debout dans la cuisine, elle se balance d'un pied sur l'autre. Elle fume une cigarette. Sous la douche, elle a envie de se griffer, de se déchirer le corps en deux. Elle cogne son front contre le mur. Elle veut qu'on la saisisse, qu'on lui brise le crâne contre la vitre. Dès qu'elle ferme les yeux, elle entend les bruits, les soupirs, les hurlements, les coups. Un homme nu qui halète, une femme qui jouit. Elle voudrait n'être qu'un objet au milieu d'une horde, être dévorée, sucée, avalée tout entière. Qu'on lui pince les seins, qu'on lui morde le ventre. Elle veut être une poupée dans le jardin de l'ogre.» 

Voici donc le second livre de Leïla Slimani que je lis mais il s'agit du premier dans l'ordre chronologique. Et ma foi, je pense que si j'avais commencé par celui-ci, j'aurais sans doute moins eu envie de me confronter à l'univers de l'auteure.
Il reste cependant un bon livre, mais moins abouti que le second (Chanson douce). Certes, ce style que j'apprécie tant est déjà là. Simple, direct, efficace, presque sec, voire aride mais beau. Certes, cette histoire d'addict au sexe, même si elle est traitée avec des mots et un ton souvent crus, ne verse jamais dans la vulgarité. Certes les personnages sont forts, le récit prenant. 
Mais il y a un petit je-ne-sais-quoi qui empêche le roman d'être sublime. L'explication est peut-être à chercher du côté des personnages qui n'ont rien de vraiment sympathiques, au moins au départ, et dont les motivations nous apparaissent assez floues. J'aurais aimé plus de matière pour mieux comprendre ce qui pousse les uns et les autres à agir comme ils le font. Quant à la fin, même si elle m'a paru claire, elle n'est pas aussi explicite qu'elle aurait pu l'être.
Un bon roman malgré tout, pas déplaisant à lire mais un cran au-dessous de Chanson douce

Bon.

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