Résumé :
Mat Joubert, capitaine à la Brigade des vols et homicides du Cap, en
Afrique du Sud, est sur ses gardes depuis l'arrivée du colonel Bart
De Wit. Celui-ci, récemment nommé à la tête de ce service par le
ministre noir de l'intérieur, est un ancien de l'ANC, vif, calculateur
et ambitieux. À peine installé dans ses nouvelles fonctions, il demande à
Mat d'arrêter de fumer, de perdre quinze kilos, et l'envoie chez une
psychologue pour qu'il retrouve toute son efficacité dans le travail.
Tâche difficile pour le capitaine qui a perdu son épouse depuis deux ans
et, avec elle, son envie de vivre et de se battre. Il lui faudra
pourtant remonter le courant lorsque deux affaires réclameront sa
perspicacité légendaire. La première concerne un braqueur de banque,
doux, aimable, surnommé "Monsieur Mon Cœur". La seconde est plus
obscure : des meurtres sont perpétrés avec un Tokarev, arme utilisée par
les guérilleros marxistes qui sévissaient en Angola et avec un mauser,
ressurgi de la guerre de Boers. Poursuivi par la presse, aiguillonné par
le colonel De Wit et de nouveau attiré par les femmes, Mat émerge de
ses ténèbres pour plonger dans celles de l'assassin.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans le livre. La faute déjà à un peu de dispersion de ma part au moment où je l'ai lu, puisque j'avais plusieurs autres lectures en cours. C'est vrai. Mais également à la façon dont l'auteur traite son sujet. Loin de ne s'intéresser qu'à l'enquête, ou plutôt aux enquêtes, puisqu'il y en a deux en cours, il s'intéresse également de très près au quotidien des personnages. Creusant jusqu'aux détails les plus banals : le régime nutritionnel que son chef impose au capitaine Joubert, la tentative du même Joubert pour arrêter de fumer, ses (més)aventures avec les femmes, j'en passe et des meilleurs d'autant que la vie des autres personnages n'est pas moins décortiquée. Vous me direz que tout cela a l'air plutôt positif, et qu'un auteur ne creuse jamais trop profondément dans la psyché de ses personnages. C'est tout à fait vrai. Mais on est tellement peu habitué à l'accumulation de ces tranches de vie plutôt triviales qu'on s'en trouve un peu dérouté. Ça part un peu dans tous les sens, on passe d'un personnage à l'autre, d'une enquête à l'autre. Puis soudain, on finit par s'y faire et on savoure. Voir un flic étudier avec application un livre de diététique, voilà du banal pas banal si vous me passez l'expression.
A côté de ça, nous découvrons, à hauteur d'homme si je puis dire, la société sud-africaine. Et elle ne fait pas vraiment rêver. Elle fait un peu penser aux États-Unis des années 1960, sauf que dans cette Afrique du sud là, la ségrégation est officiellement abolie. Malheureusement, de vieilles habitudes ont la vie dure. Les conflits entre communautés semblent toujours d'actualité et cela n'aide pas la police, bien entendu. La multiplicité des langues officielles dans le pays est probablement aussi un facteur de division. Je ne citerai que les trois évoquées dans le roman : l'afrikaans, l'anglais et le xhosa. Il faut lire la scène, quasi surréaliste, de la conférence de presse pour se rendre compte.
Côté enquête, là je n'ai pas été particulièrement surpris. Une fois n'est pas coutume, j'ai découvert l'assassin bien avant la fin, moi qui suis une buse à ce jeu là. En fait, je ne joue jamais à essayer de trouver, je me laisse embarquer par l'auteur, en général. Rien de bien original, le mobile étant relativement facile à deviner quand on a lu quelques romans policiers. Mais vous l'aurez compris, l'essentiel est ailleurs.
Il est dans un pays assez exotique pour nous (mais encore une fois, pas si éloigné que ça des États-Unis), dans le personnage très attachant du capitaine Joubert, sans doute parce qu'il a l'air bien paumé et dans le reste de l'équipe.
J'ai donc passé un excellent moment et nul doute que je me laisse embarquer à nouveau dans une enquête du capitaine Joubert en souhaitant que le niveau de l'intrigue s'améliore.
Très bon.
Je suis bien contente que tu ais apprécié ! ;-)J'espère bien que tu liras encore Deon Meyer (qui est dans mon Top 10 des auteurs de polars).
RépondreSupprimerTon top 10, carrément ? Je peux aisément le comprendre.
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