Résumé :
« Tout le monde riait. Les Manoscrivi riaient. C'est l'image d'eux qui
est restée. Jean-Lino, en chemise parme, avec ses nouvelles lunettes
jaunes semi-rondes, debout derrière le canapé, empourpré par le
champagne ou par l'excitation d'être en société, toutes dents exposées.
Lydie, assise en dessous, jupe déployée de part et d'autre, visage
penché vers la gauche et riant aux éclats. Riant sans doute du dernier
rire de sa vie. Un rire que je scrute à l'infini. Un rire sans malice,
sans coquetterie, que j'entends encore résonner avec son fond bêta, un
rire que rien ne menace, qui ne devine rien, ne sait rien. Nous ne
sommes pas prévenus de l'irrémédiable. »
Prenez un soupçon de vie de gens ordinaires. Ajoutez-y une pincée de polar. Faites revenir dans une belle langue et vous obtenez Babylone.
L'histoire est toute simple, vraiment simple, mais doit-on rendre une histoire complexe pour écrire un bon roman ? Pour moi la réponse est définitivement non. D'autant que je suis de ceux qui privilégient la peinture réussie de personnages intéressants, voire attachants et qui sonnent juste à une histoire aux nombreuses ramifications mais peuplée d'individus qui ressemblent à des caricatures, auxquels on ne s'identifie pas et dont le destin nous laisse totalement indifférent.
Donc, ici, nous avons quatre, cinq personnages. Ce n'est pas une foule, mais c'est entièrement suffisant. Après tout, dans Robinson Crusoé, les protagonistes ne sont pas pléthore non plus. N'est-ce pas ?
Un immeuble parisien. Nous avons donc Jean-Lino, qui habite au cinquième. C'est un homme d'une soixantaine d'années, petit-fils d'immigrés juifs italiens, doux et discret et qui a la phobie des lieux clos. Lydie, sa seconde femme, est un «genre de thérapeute», dont l'une des passions est le chant, qu'elle exerce, de temps à autre, dans quelques bars ou petits cabarets. Elle a un petit-fils, Rémi, qui loge fréquemment chez sa grand-mère. Il y a Pierre, le mari de la narratrice. Il est gai, facile à vivre, pas bavard et tendre. Enfin, il y a Élisabeth, la narratrice. Elle a soixante ans passés et Pierre et elle habitent au quatrième. Elle est ingénieur brevets à l'Institut Pasteur.
L'histoire que nous raconte Élisabeth est toute simple, comme je l'ai indiqué, et tourne essentiellement autour de ses voisins Jean-Lino et Lydie et autour de Pierre et elle-même. La manière qu'elle a de nous raconter le tout est très proche du mode oral. Non pas tant par le style, qui reste littéraire, encore que tout ce qu'il y a de plus accessible et agréable, mais par sa façon de passer d'un sujet à l'autre, exactement comme dans ces conversations à bâtons rompus.
C'est à mon sens la marque de fabrique du récit. Du moins jusqu'au drame, où la narration devient plus linéaire. Enfin, pas trop longtemps quand même, Élisabeth nous gratifiant de loin en loin de quelques flash-back.
Un petit moment intéressant de la vie d'un immeuble, quelques jours, voire quelques heures.
Très bon.
L'histoire est toute simple, vraiment simple, mais doit-on rendre une histoire complexe pour écrire un bon roman ? Pour moi la réponse est définitivement non. D'autant que je suis de ceux qui privilégient la peinture réussie de personnages intéressants, voire attachants et qui sonnent juste à une histoire aux nombreuses ramifications mais peuplée d'individus qui ressemblent à des caricatures, auxquels on ne s'identifie pas et dont le destin nous laisse totalement indifférent.
Donc, ici, nous avons quatre, cinq personnages. Ce n'est pas une foule, mais c'est entièrement suffisant. Après tout, dans Robinson Crusoé, les protagonistes ne sont pas pléthore non plus. N'est-ce pas ?
Un immeuble parisien. Nous avons donc Jean-Lino, qui habite au cinquième. C'est un homme d'une soixantaine d'années, petit-fils d'immigrés juifs italiens, doux et discret et qui a la phobie des lieux clos. Lydie, sa seconde femme, est un «genre de thérapeute», dont l'une des passions est le chant, qu'elle exerce, de temps à autre, dans quelques bars ou petits cabarets. Elle a un petit-fils, Rémi, qui loge fréquemment chez sa grand-mère. Il y a Pierre, le mari de la narratrice. Il est gai, facile à vivre, pas bavard et tendre. Enfin, il y a Élisabeth, la narratrice. Elle a soixante ans passés et Pierre et elle habitent au quatrième. Elle est ingénieur brevets à l'Institut Pasteur.
L'histoire que nous raconte Élisabeth est toute simple, comme je l'ai indiqué, et tourne essentiellement autour de ses voisins Jean-Lino et Lydie et autour de Pierre et elle-même. La manière qu'elle a de nous raconter le tout est très proche du mode oral. Non pas tant par le style, qui reste littéraire, encore que tout ce qu'il y a de plus accessible et agréable, mais par sa façon de passer d'un sujet à l'autre, exactement comme dans ces conversations à bâtons rompus.
C'est à mon sens la marque de fabrique du récit. Du moins jusqu'au drame, où la narration devient plus linéaire. Enfin, pas trop longtemps quand même, Élisabeth nous gratifiant de loin en loin de quelques flash-back.
Un petit moment intéressant de la vie d'un immeuble, quelques jours, voire quelques heures.
Très bon.
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