samedi 1 avril 2017

Sa Majesté des Mouches - William Golding

Résumé :
Soit un groupe d'enfants, de six à treize ans, que l'on isole sur une île déserte. Qu'advient-il d'eux après quelques mois? William Golding tente l'expérience. Après les excitantes excursions et parties de baignade, il faut s'organiser pour survivre. C'est au moins la réflexion de Ralph, celui qui fut élu chef au temps heureux des commencements, et du fidèle Piggy. Mais c'est ce que refusent de comprendre Jack, le second aspirant au "trône", et les siens. Cette première division clanique n'est pas loin de reproduire un schéma social ancestral. S'ensuivent des comportements qui boudent peu à peu la civilisation et à travers lesquels les rituels immémoriaux le disputent à une sauvagerie d'une violence sans limite. 

Je n'avais pas encore lu ce grand classique. La lacune est désormais comblée. Décidément, il va falloir que je copie ces deux phrases, ou leurs petites sœurs, quelque part et que j'en fasse des copié/collé tant je les utilise. En même temps, quand on aime lire et qu'on n'a qu'une seule vie, comme la plupart des gens (je ne connais pas d'exception, mais allez savoir), on se retrouve souvent dans cette situation de ne lire que tardivement ce que d'aucuns ont déjà lu, voire relu, depuis longtemps. Mais il faut bien une première fois. Passons.
Le roman est classé en littérature jeunesse. Disons-le tout de suite, il est parfaitement lisible pour un adulte. La violence de certaines situations pourraient même le destiner à des lecteurs avertis. Mais rien de gore, rassurez-vous. En définitive, tous les lecteurs, quel que soit leur âge, y trouvent leur compte.
Le style est agréable et le texte se dévore littéralement. Je n'aurais qu'un petit reproche à faire aux dialogues qui sont parfois malaisés à suivre. Les enfants (puisqu'il n'y a que des enfants dans l'histoire) ont souvent des répliques qui semblent sans rapport avec ce que leur interlocuteur vient de leur dire. C'est parfois déroutant. Mais c'est peut-être une façon pour l'auteur de nous indiquer que chacun est perdu dans ses propres pensées et n'écoute pas vraiment ce qu'on lui dit. Peut-être.
Les efforts faits par le groupe pour s'organiser et survivre sont intéressants à suivre même si l'auteur ne montre absolument aucun optimisme. Le lutte entre les «raisonnables» et les «sauvages» tourne vite à l'avantage des seconds qui deviennent de plus en plus nombreux au fur et à mesure que le temps passe.
Les premiers sont représentés essentiellement par Ralph et Piggy (Porcinet). Ralph devient vite le chef du groupe et symbolise la démocratie, les règles. Piggy symbolise le savoir mais il est gros, myope et asthmatique, trois caractéristiques qui le font mépriser par le reste des enfants, malgré son intelligence supérieure. De l'autre côté il y a  Jack, ex chef de la maîtrise du collège et qui devient chef des chasseurs. Il symbolise le guerrier et accessoirement, le brutalité et la violence.
Très vite, donc, la raison et le bon sens vont devoir s'incliner devant l'envie de s'amuser qui anime de plus en plus d'enfants, qui vont préférer n'écouter que leur instinct quitte à réduire à néant les chances d'être retrouvés et secourus.
J'ai peur d'être assez proche de l'idée que Golding se fait de l'humanité. Livrés à eux-même et sans les garde-fous de la société, les humains, et particulièrement les plus jeunes, sont probablement plus enclins à ne suivre que la loi du plus fort, quitte à mettre le groupe tout entier en danger.
Laissez dans une société de la place pour les peurs, les superstitions, la haine et nul doute que ces maux la submergent rapidement et la rendent incapable de protéger les plus faibles, les plus vulnérables et au final, de se protéger elle-même.

Très bon. 

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